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Image - bon d'accord - Ven. 20 Juin 2003

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En général, pour qu'un sport se développe, pour en entendre parler, il ne faut pas QUE des acteurs mais aussi des spectateurs, des commentateurs. Il faut donc que cette activité puisse génerer du spectacle, mais pas seulement, il faut encore qu'elle puisse être vue. Par exemple le canyoning ; celui-ci peut être le sujet d'images spectaculaires (il l'a déjà  été) sans pour autant qu'un public nombreux puisse y avoir accès autrement que par le biais de ces images. Par contre, l'escalade fait régulièrement l'objet de manifestation publique car là  o๠un canyon ne pourrait être une structure artificielle, une paroi en agglo et des prises en résines suffisent à  la varappe. On peut donc réaliser ces manifestations en plein centre ville, ceci permettant à  un public largement représenté d'y assister. De là  une émulation entrainant commerces, publicité qui, pour cette dernière ne va évidemment pas aller se montrer là  o๠il n'y a pas assez de spectateurs, et non pas de spectacle : par exemple karpov et kasparov ne génèrent pas beaucoup de spectacle, mais bcp de spectateurs. Et lorsqu'il ne peut y avoir de public, comme pour une traversée de l'Atlantique à  la rame, une couverture médiatique importante assure sa diffusion. On comprend bien dans l'extrait suivant (déjà  citée par lhermine ds le forum spéléo) quelle a été la recherche de l'équipe télé TF1 :

Après de longues tractations, Loana l'ex-lofteuse s'est déclarée partante pour la spéléo, d'autres projets l'ayant moins intéressé. A la recherche d'un site garantissant de belles images, c'est la grotte du Drailloun qui s'ouvre en falaise dans le cap canaille qui a été retenue. L'accès est particulièrement spectaculaire, puisque le porche s'ouvre à  cinquante mètres de hauteur dans une paroi qui domine la rade de Cassis.

Quand un public ne peut assister à  tel ou tel exploit, parce qu'il a lieu dans des conditions extrèmes, des images se chargent de rapporter l'évènement. Du fait, l'absence d'un public « direct » permet de réaliser davantage de supercheries. Mais, la spécificité des techniques audiovisuelles interessent aussi un autre niveau que celui, lucratif, de la publicité. Arnold Fanck, cinéaste du début du 20ème siècle découvre, je cite : « un genre exclusivement Allemand : l'héroà¯sme de l'ascension, la montée vers l'azur identifié à  la divinité. Pour l'alpiniste tel que le conçoit Fanck, l'effort et la technique relèvent moins de l'exploit sportif que d'un rite qui donne à  l'homme le moyen de s'affranchir de l'existence quotidienne vulgaire »(dic. Du cinéma, Larousse). Il tourna avec Leni Riefenstahl, auteur des « Dieux du stade »1936, film de propagande nazi.

La manipulation d'images et d'informations a depuis toujours sévi. Durant chaque nouveau conflit on voit ressurgir une forme de propagande (golfe, timisoara, mais aussi Staline avec Eisenstein, Napoléon commandant à  David de le peindre en empereur romain sur son cheval cabré, César, faisant passer les Gaulois pour des barbares ds la guerre des Gaules etc). Pour qu'une propagation d'idée, quelle qu'elle soit, fonctionne, il faut que l'image ou l'information véhiculée ait un impact, correspondant à  cette idée.

De gaule, envoie l'expédition d'Herzog sur l'annapurna. La reine d'Angleterre anoblit edmund Hillary, néo-zélandais pionnier de l'Everest. Les Italiens Lacedelli et Compagnoni atteignent le sommet du K2.A chaque fois, une enquète sur les photos prises aux sommets aura lieu : qui a posé le pied en premier ? grâce à  qui l'expédition a t-elle réussi, échoué ? Combien de mensonges, de morts et de blessés pour un objectif, politique ; l'impact. Il ne s'agit pas ici d'en faire le procès : sans compétition, qui aurait cherché à  atteindre quelque sommet que ce soit. Sans ces exploits il n'y aurait pas de poubelles au sommet de l'Everest. Vers la même période, J.Y. Cousteau et Louis Malle tourne Le monde du silence inaugurant les techniques de plongée en scaphandre autonome.

Ces images-impact, elles sont des trophées, des preuves validants les exploits, mais chacun sait qu'une photo ne constitue ni une preuve, ni la réalité, dans notre époque virtuelle. Guère plus qu'une réalité figée dans les limitations techniques qu'elle impose (n & b, cadrage, temps,etc). Qu'importe ! Telles des oeuvres d'Art, ces images véhiculent des émotions. Elles peuvent donc jouer leur fonction d'impact, qu'elles soient vraies ET fausses. Elles prennent valeur d'icones, de symboles.

Si les exploits respectifs de Pierre chevalier et Fernand Petzl à  la dent de Crolles, ceux du même Petzl, Cadoux, Lavigne, Mathieu, et Potié au gouffre Berger résonnent moins que ceux de Loubens, Casteret et Tazzief à  la Pierre st Martin, c'est entre autre parce qu'ils n'ont pas subit la vague médiatique qu'a entrainé l'agonie de Loubens dans les Pyrénées, mais surtout parce que ces performances ne fournissent pas d'images très démonstratives (la photo du premier siphon du Berger à  -1000m ne diffère en rien d'une photo d'une vasque en bas du premier puits. Par contre la photo des Italiens au sommet du k2 donne l'impression qu'ils dominent la terre et symboliquement qu'ils dominent le monde). Il existe des images spéléos qui sont de toute beauté mais elles n'ont jamais fait l'objet d'une mythification pareille à  celle par exemple de tensing Norkay et edmund Hillary au sommet de l'Everest qui est carrément devenue une affaire d'état entre l'Inde et l'Angleterre.

Un point qui peut être un élément de réponse : l'abbé Breuil, au début du siècle dernier, apportait une grande contribution dans l'étude de l'art pariétal, je cite : « En cette époque o๠l'origine préhistorique de l'art apparaissait à  la conscience du monde, Breuil s'était donné pour mission de révéler la splendeur inconnue et cachée de l'art des cavernes. Ses relevés consistaient donc à  extraire des grottes, les oeuvres, qui en étaient en quelque sorte prisonnières, afin de les porter à  la connaissance de tous. Il ne faut donc pas s'étonner que dans la diversité des figurations pariétales, il ait choisi les oeuvres les plus belles, les plus spectaculaires, les plus explicites, et les plus naturalistes » m. Lorblanchet les grottes ornées de la préhistoire 1995. Le sélection et le sauvetage devient tout simplement le motif de ce changement de support (qui est une forme de prolongement de l'art préhistorique).

Ma question est la suivante : est-ce que la relative impopularité de l'espace souterrain découle d'un acte voulu et conscient de ceux qui fréquente les souterrains (pour les préserver par exemple) ou n'est ce pas une façon d'ignorer le mépris voire l'indifférence qui est porté à  cet espace par les médias (52 sur la une, par exemple, une étude que j'avais réalisé à  l'INA m'a montré sur plus d'une centaine de JT incluant un sujet sur la spéléo, + de 60% parlaient d'accidents. Il y en a bien plus en ski et proportionellement, sans pour autant que les médias en fassent un portrait négatif -» enjeu économique) en tentant d'une part de s'en accommoder, d'autre part de contre attaquer en adoptant un discours généralement sur la défensive, en faisant l'éloge de la diversité des disciplines qui « existeraient » en spéléo, de la richesse du patrimoine souterrain urbain, voire comme Casteret qui fit dans un de ces ouvrages, l'éloge de la boue.


- Lhermine - Ven. 20 Juin 2003

ah ben alors.


- Bhv - Ven. 20 Juin 2003

Fouyayaaaa ! qu'as-tu pris pour être aussi bavard Guitou ?

Au-delà  de cette boutade, et malgré la longueur du message, je vous invite à  y répondre !

C'est aussi intéressant que les manifs et la grève, sans compter que ça parle de sujets qui nous intéressent.

-Bhv-


- Lhermine - Ven. 20 Juin 2003

Qu'est ce qu'entraîne la préservation des grottes ?

Ce n'est qu'une excuse pour rester entre spéléos et ne pas divulguer les informations.

Spéléo = culture du secret.

En fait cela arrange tout les spéléos mais ça à  son revers.

On ne parle que d'accidents car on ne donne rien d'autres aux médias, résultat les secours spéléos sont remis en cause par l'état. Est-ce le cas pour l'escalade qui entraine dix fois plus de morts ? Non, bien sà»r.

Si la spéléo avait continué à  être médiatisé comme il se doit ça ne serait jamais arrivé.

Du temps de Casteret, on en parlait dans les journaux comme les exploits sportifs d'alpinisme. C'était au même niveau.

Et puis ça a dérivé avec l'image que l'on connaît.
Les accidents, peu nombreux, mais peuvent être spectaculaire par les moyens déplacés. Mais ils sont faits par la fédération, en plus et pas par l'état.

Depuis peu il est vrai, on a tendance à  montrer plus les merveilles de la nature que de parler d'accidents.
Mais au prochain gros accident, patatrac, on repensera grottes=danger

Il faudrait donc continuellement parler de la spéléo dans les médias.
Qui a entendu parler que le record du monde de profondeur est repassé en France ? Pas grand monde


- bon d'accord - Ven. 20 Juin 2003

citation:
"La spéléologie est une activité bien étrange. Comment peut-on se complaire à  la fois dans le froid, l'humidité, l'obscurité (...), les situations dangereuses? Que ce soit le fait d'individus légèrement désaxés pourrait à  la rigueur être excusable. Mais le pire c'est qu'il font ça en groupe ! Cette folie est donc partagée, grégaire, socialisée.

La communauté spéléologique n'est pas trés nombreuse, mais ce groupuscule semble tellement hors de la normalité qu'il confine dans certains esprits à  la société secrète. Quelle erreur de jugement : Discrets certes, non pas secrets, nous nous prêtons de bonne grâce aux études sérieuses. Cependant, nous entretenons plus ou moins consciemment un voile de mystère autour de nos activités et même de nos motivations.(...)"

Damien Delanghe
président de la fédération de spéléologie
(préface de SPELEO-DORDOGNE Hors série n°1 1996)


- Lhermine - Ven. 20 Juin 2003

Discret, secret comment faire face en jouant sur les mots.

Cela ne m'étonne pas. Discours classique de spéléos ....

Même à  la fédé, ils assument ce rôle de l'ombre.
Mais est-ce la meilleure solution pour l'image de la spéléologie et donc de la spéléologie ?


- bon d'accord - Ven. 27 Juin 2003

puisque j'ai lancé ce sujet qui semble déchainer les passions, je vais l'agrémenter un petit peu:
l'autre jour, un pote me dit que curieusement, la vue, sens purement "lumineux" est avant tout affaire souterraine. c'est à  dire que l'image que l'on peçoit de l'extérieur se forme à  l'intérieur (dans le cerveau en passant par la rétine ...etc)

admettons.

donc quand on entre dans un souterrain c'est comme entrer dans un oeil: impossible d'en capter l'image

quelle métaphore!! (que même personne la connaissait)


- bon d'accord - Mar. 22 Juil. 2003

Gaston Bachelard
La terre et les rêveries du repos
essai sur les images de l'intimité
josé corti éds 1948
chapitre VI

LA GROTTE (...)


III

Devant l'antre profond, au seuil de la caverne, le rêveur hésite. D'abord il regarde le trou noir. La caverne à  son tour, regard pour regard, fixe le rêveur avec son oeil noir. L'antre est l'oeil du cyclope. L'oeuvre de Victor Hugo donnerait de nombreux exemples de cette noire vision des antres et des cavernes. D'un poème à  un autre poème les regards se croisent :
O vieil antre, devant le sourcil que tu fronces...

(V. Hugo, toute la Lyre, I, p. 121.)

Moi je songe. Je suis l'oeil fixe des cavernes.

(V. Hugo, le satyre, p.22)°
(...)

6. Julien Green, minuit, p.49 : " le voyageur de dix ans... sait qu'un regard luit au seuil des cavernes." Et Pierre Loti (vers Ispahan, p. 128) : " A mesure que nous nous éloignons, les trous noirs des hypogées semblent nous poursuivre comme des regards de mort."

Je conseille la lecture de Bachelard à  tous souterranophile un poil littéraire.
Dans une interview d'un peintre spéléo (J. Truel, je crois...), on le voit descendre dans un gouffre avec ses toiles et ses pinceaux, peindre avec de l'argile et tout... il dit :"lorsque je vais sous terre c'est mon faisceau lumineux qui peint mon espace, qui était dans le noir. Quand j'avance, je crée un espace. (quelquechose de ce gout là )

Au Laos on pouvait assez facilement repérer les araignées parceque leurs yeux réfléchissaient nos lumières trés fortement: ça faisait un point scintillant. Donc forcément: o c'est quoi ce truc qui brille?... AAAAAAAAHHH!!!
en fait ça m'a rétrospectivement fait comprendre que ces petites bestioles qui n'ont pas trés bonnes images, peuvent être perçues différement.(le coup de la pie qui est attiré par tout ce qui brille...)


en fait mettre en lumière la spécificité de l'espace souterrain vécu ne peut peut-être passer par l'image.


Juste histoire de replacer un peu le contexte - auguste - Mer. 23 Juil. 2003

L'image de la spéléo c'est une chose mais la spéléo s'en est une autre !

Certe je n'ai pas une grande expérience de la spéléo dans de vrai grotte mais j'en sais assez pour savoir que les spéléos se sentent supérieurs au autres explorateurs souterrain alors que en faite ils sont PIRE que les cataphiles par exemples.

Graves accusations !!!!

Tollé !!!

Mais pourtant... la culture du secret...c'est surtout pour ne pas partager et se sentir un peu plus dans une élite d'initier, sinon on trouve une cavité et à  l'entrée on installe une porte et walou pour ceux qui non pas la clef : il faut bien lécher et éviter d'être parisiens !

Passe encore ce petit détaille car il y a pire:

Personne n'évoque en sousterrain la notion "d'ECOLOGIE" car si on a un marteau c'est pour (s'en faire exprés) casser de la belle concréssion:
Si on le trouve par terre on peut le ramener...

Si un coéquipier ne peut pas passer dans l'étroiture, pas de pb, on la fait sauter quite a détruire une salle magnifique au passage.

Enfin quand il sont dans le grs ils ne se privent pas pour ce conduire comme des Vandales à  tous casser et tout piller.

Histoire de ne pas me faire lincher je dirais que effectivement tout les spéléos ne sont pas comme cela. Mais ceux là , restent bien marginaux

PS: Je sais de quoi je parle et je ne vise personne en particulier.


- Lhermine - Mer. 23 Juil. 2003

t'as du avoir une drôle d'expérience en spéléo ....

ce que tu dit peut être vrai, effectivement en spéléo mais faudrait pas trop généraliser.

La notion de protection est quand même très importante dans le milieu spéléo et contredit un peu ce que tu dit.

mais dans tout les milieux on est à  quelques contradictions près ....


culture du secret - franck - Mer. 23 Juil. 2003

C’est vrai que la culture du secret chez les spéléo est véritablement chiante quand tu commences la spéléo. Pour un peut que tu sois sérieux et respectueux et avec le temps on te donnera facilement des infos.
Par contre la préservation des lieux oblige a une retentions d’information. Certain trous sont si fragile que même un seul passage d’un seul gars bien intentionné peut malgré tout être catastrophique et je parle même pas d’archéologie…
Le « coup » de la culture du secret je l’ai en faite plus senti dans les kata que dans les trou en faite ;-)


- auguste - Mer. 23 Juil. 2003

J'ai eu plusieurs experience en spéléo (grotte) et beaucoup de sortie carrière avec des spéléos Lhermine.

Et si je dis cela c'est pour que ça change, surtout la partie "écologie" que ce soit en carrière ou en grotte de la part des spéléos .

Je veux bien qu'il se prétendent une élite si ils respectent les souterrains quel qu'ils soient.


Re: Juste histoire de replacer un peu le contexte - katafille - Jeu. 24 Juil. 2003

auguste a écrit :Enfin quand il sont dans le grs ils ne se privent pas pour ce conduire comme des Vandales à  tous casser et tout piller.

Moi je n'ai qu'un tout petit pas grand chose comme expérience de la spéléo, mais j'ai été assez choquée quand je suis allée à  Savonnières en Perthois. Pour ceux qui ne connaissent pas c'est une immense carrière fréquentée par les spéleos car de cette carrière on accède à  trois ou quatre réseaux naturels. Et bien quand on approche des entrés des goufres, c'est pire que le GRS au niveau tags !! A croire qu'il y a eu un concours.... :?

Respectueux des lieux les spéléos ???


- bon d'accord - Mar. 14 Oct. 2003

Allez! un peu d'lecture:...

Si on faisait l'historique des personnages imaginaires habitant sous la terre, on s'apercevrait (très logiquement) que ceux-ci reflètent les croyances de l'époque à  laquelle ils sont apparus et de celles auxquelles ils se sont adaptés au fil du temps.

« I . Ce qu'Homère veut faire entendre par l'antre d'Ithaque qu'il décrit en ces vers :

A la tête du port se dresse un olivier aux longues feuilles.
Tout à  côté il y a un antre agréable et sombre
Consacré aux Nymphes que l'on nomme Naiades,
Au dedans sont des cratères et des amphores
De pierre, o๠les abeilles construisent leurs rayons ;
Il y a aussi de très longs métiers de pierre, sur lesquels les Nymphes
Tissent des toiles teintes de pourpre merveilleuse à  voir ;
Là  encore coulent des eaux continuelles ; et il y a deux entrées :
L'une, au nord, laisse descendre les hommes ;
L'autre, au midi, plus divine, et par elle
Les hommes n'entrent pas, mais c'est la route des immortels.

2 . Ce n'est pas dans les récits des historiens qu'Homère a pris ce qu'il raconte ; les auteurs qui ont décrit l'île en sont la preuve ; car aucun d'eux n'a fait mention de l'antre, ainsi que le remarque Cronius. (...) Ayant fait ces remarques Cronius dit que non seulement pour les sages mais aussi pour la foule, il est bien évident que le poète s'exprime dans ces vers d'une façon allégorique et figurée, ce qui nous oblige à  rechercher quelle est la porte des dieux et ce que signifie cet antre dit l'Antre des Nymphes avec sa double entrée, cet antre à  la fois agréable et sombre, tandis que ce qui est sombre n'est d'ordinaire aucunement agréable mais plutôt effrayant. (...) Les géographes les meilleurs et les plus exacts pensent autrement : Artémidore d'Ephèse écrit dans le cinquième livre de son oeuvre divisée en onze livre : « En allant de Panorme, port de Céphalonie, vers le levant, à  une distance de douze stades se trouve l'île d'Ithaque, longue de quatre-vingt-cinq stades, étroite et élevée ; elle a un port appelé Phorkyn et sur le rivage, il y a un antre consacré aux Nymphes o๠l'on rapporte que les Phéaciens laissèrent Ulysse. » Ainsi tout n'aurait pas été inventé par Homère. (...) »

Tiré de : « L'antre des Nymphes » de Porphyre (philosophe néoplatonicien Tyr 234 apr JC- Rome v. 304)
D'après Hérodote, Homère aurait vécu au IXème siècle avant JC.

Les réflexions de Porphyre, à  la suite du poème d'Homère montre l'intérêt qu'on toujours porté les hommes pour déméler les intrigues de l'imaginaire (l'atlantide, plus récemment le Loch Ness...)
Au moyen âge on voit de nobles chevaliers braver les dangers de l'enfer :

«III . Comment le noble chevalier entra dans le puits (...)

Le noble chevalier entra hardiment dans cette merveilleuse et épouvantable fosse, en se signant et, se confiant à  la puissance de Dieu, commença à  s'enfoncer. Incontinent il perdit toute lumière et pénétra en de profondes ténèbres.
Quand il eu un peu cheminé, il aperçut une faible clarté par une petite fenêtre, et poussa droit de ce côté. Bientôt, il trouva un lieu o๠était une salle, et dans cette salle il ne faisait pas plus clair qu'en hiver après le soleil couché. On ne voyait ni paroi ni murailles,(...)

V . Comment le noble chevalier entendit dans la salle les affreux et épouvantables cris des horribles diables, lesquels le jetèrent dans une fournaise ardente (...)
VI . Comment le chevalier fut conduit vers un fleuve épouvantable, dans lequel il gela. (...)

Tiré de « Le purgatoire de St Patrick » de H de Saltray (vers 1188)

Mais on en voit aussi d'autres se faire emmener sous terre dans l'espoir d'y voir le diable :
« Il n'était pas jusqu'aux sorciers et magiciens qui ne se servissent des carrières pour exploiter la crédulité publique. Un nommé César, mort dans un cachot de la Bastille, le 11 mars 1615, faisait métier de montrer le diable aux dupes qui payaient pour le voir. Voici comment la chose est racontée dans les Mémoires historique de l'abbé d'Artigny. C'est César lui-même qui parle :
« A un quart de lieu (de Paris) vers Gentilly (vraisemblablement près de l'asile sainte Anne. On pénétrait de plain-pied dans les carrières souterraines de cette région par la carrière à  ciel ouvert dite de la Fosse aux Lions, située entre le Bd St Jacques actuel et la rue Cabanis.), j'ai trouvé une carrière fort profonde qui a de longues fosses à  droite et à  gauche. Quand quelqu'un veut voir le diable, je l'amène là -dedans, mais, avant d'y entrer il faut qu'il me paie pour le moins 45 ou 50 pistoles ; (...) »

Tiré de « Paris souterrain » Emile Gerards 1908


« Le paradoxe du roman préhistorique, c'est qu'il se situe au carrefour d'une double visée narrative : d'une part, la volonté de reconstituer la vie quotidienne dans ces périodes, d'autre part, celle de retracer, sur la longue durée des temps géologiques, le devenir de l'humanité. Comment penser dans le cadre d'un roman des processus qui mettent des milliers de générations à  s'accomplir ? Tel est le problème (quadrature du cercle) auquel s'affrontent les romanciers de la préhistoire : celui du temps.
Certains d' entre ces récits se présentent sous la forme d'un voyage dans le passé, soit en rêve, soit dans la réalité, effectué grâce à  quelque machine à  remonter le temps, soit encore dans l'espace (profondeurs de la terre, île ou plateau resté vierge et inconnu des hommes) pour retrouver intacts et vivants les mondes du passé. C'est le cas par exemple du Voyage au centre de la terre de Jules Verne (1863), du monde perdu de Conan Doyle, de l'Ile du Docteur Moreau de Wells. Le voyageur est à  la fois un observateur émerveillé et terrifié de ces mondes du passé et un acteur qui se trouve pris dans les intrigues des temps révolus, tout en pouvant heureusement s'en échapper à  volonté. »

« L'homme des origines » c. Cohen 1999


« Une autre de ces reconnaissance s'achève par un incident comique : par une belle journée, un promeneur du Dimanche déambule avec ses deux petites filles près du porche du Verneau. Enhardies les deux gamines pénètrent quelque peu sous la voà»te sombre de la caverne ; tout à  coup, elles perçoivent d'étranges bruits qui semblent provenir de la vasque en contrebas. Des bulles d'air glissent sous la voà»te et éclatent à  la surface de l'eau en de longs chapelets réguliers. Un halo de lumière grandissant illumine bientôt toute la vasque. Ebahies, elles voient apparaître lentement deux monstres casqués et bardés de tuyaux multiples. Ils sont vétus d'étranges combinaisons noires et portent sur le dos deux espèces de cylindres. Leurs pieds sont palmés ; des traits de lumière auréolent leurs têtes couronnées. A quatre pattes ils remontent lentement le talus de graviers.
Terrerisées les deux enfants se précipitent dans les bras de leur père balbutiant leur étrange vision. C'est en ces termes que le brave touriste quelque peu ému par la situation, nous relate l'anecdote pendant que nous retirons nos harnachements. Des martiens dans le Verneau, Jules Verne ne l'avait pas prévu ! »

« Le Verneau souterrain » ed. SHAG 1985


Re: Juste histoire de replacer un peu le contexte - Bhv - Lun. 01 Mars 2004

Je relis cette partie du forum, qui date un peu à  présent, mais ne peux m'empêcher de répondre à  ce post...

auguste a écrit :Certe je n'ai pas une grande expérience de la spéléo dans de vrai grotte mais j'en sais assez pour savoir que les spéléos se sentent supérieurs au autres explorateurs souterrain alors que en faite ils sont PIRE que les cataphiles par exemples..

Je ne crois pas... je crois plutôt qu'ils ne connaissent pas l'exploration urbaine souterraine, et de fait, n'ont aucune idée de ce que celà  signifie.
Ils ne savent même pas que ça puisse exister.
C'est un autre monde. Ni plus minable, ni moins bien. C'est différent.


auguste a écrit :Graves accusations !!!!

Tollé !!!..

Je parlerais plutôt de diffamation, surtout à  la lecture de ce qui suit. M'enfin, je vais tenter de t'expliquer...



auguste a écrit :Personne n'évoque en sousterrain la notion "d'ECOLOGIE" car si on a un marteau c'est pour (s'en faire exprés) casser de la belle concréssion:
Si on le trouve par terre on peut le ramener...

Si un coéquipier ne peut pas passer dans l'étroiture, pas de pb, on la fait sauter quite a détruire une salle magnifique au passage.

Au risque de te faire hurler, apprends que les concrétionnements sont du remplissage. Au même titre que la glaise ou les vulgaires cailloux qui obstruent certains passages.
Par analogie avec le GRS, ça s'apparenterait aux hagues, remblais et autres murages qui empêchent l'accès à  certaines parties du réseau.

Alors, bien sà»r, c'est beau une concrétion. Bien sà»r c'est formé naturellement en plus.

Mais l'objectif de la spéléo, comme celui de la cataphilie, n'est-il pas l'exploration ?

Dans ce cas, qui ne serait pas tenté de débourrer une galerie / de faire sauter une concrétion, pour permettre l'accès à  des endroits encore plus beaux ?

auguste a écrit :Enfin quand il sont dans le grs ils ne se privent pas pour ce conduire comme des Vandales à  tous casser et tout piller.

Histoire de ne pas me faire lincher je dirais que effectivement tout les spéléos ne sont pas comme cela. Mais ceux là , restent bien marginaux

PS: Je sais de quoi je parle et je ne vise personne en particulier.

Mouais, là , je me demande quand même qui tu as bien pu rencontrer pour te donner une telle image de la spéléologie...

Allez, essaye encore une fois...

-Bhv-