Mar. 30 Sep 2003, 20:04
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mercredi 17 septembre 2003
http://www.lyoncapitale.fr/actu-444-1.html
Citation :Les rats se ramassent à la pelle
Insalubrité. Conséquence directe des beaux jours : les rats sortent en nombre de leurs sous-sols.
En plus, ils sont actuellement en pleine période de reproduction.
Si les conditions sont idéales (eau, nourriture, pas de maladies), la descendance dâun couple de rats peut atteindre mille rejetons muridés en moins de six mois.
DR
Chaque été, le cocktail est explosif. Mais cette année, la triplette eau-chaleur-nourriture a sévèrement encouragé des milliers de rats à abandonner leurs douillets égouts pour lâair libre des rues de Lyon. Avec les terrasses sorties et les nombreux marchés, les rats se sont mis la serviette autour du cou. Des habitants en ont croisé en plein centre, rue Franklin (6e arrondissement), rue du Garet (1er), rue du Palais-Grillet (2e), à la Croix-Rousse, à Gerland, sur les bords de la Saône ou même place des Terreaux, au beau milieu de lâaprès-midi, pour ne citer que quelques exemples. Et en juin dernier, lorsque les éboueurs se sont mis en grève, les rats ont rappliqué pendant plusieurs jours au grand banquet des ordures ménagères. âCette année, ils sont peut-être sortis à cause des grosses températures, explique Stéphane Lagoutte, coordinateur des quatre sites dâexploitation des égouts du Grand Lyon. Notamment pour aller chercher lâeau qui manquait en sous-sol.â Pour autant, si les surmulots, alias les ârats dâégoutsâ, se sont montrés plus que de coutume cette année, tous les spécialistes des muridés sâaccordent à dire quâil nây en a pas plus que les années précédentes. âNous nâavons pas enregistré plus de plaintes que dâhabitude, rassure Philippe Ritter, directeur du département àcologie urbaine de Lyon. Et pour 2002, nous avons réalisé quelque deux mille interventions sur le terrain. Ce qui est tout à fait normal.â
400 000 rats qui copulent⦠et nous, et nous, et nous
Sauf que si lâon ne veut pas que les rats prolifèrent à Lyon (comme à la fin des années quatre-vingt), il faut se retrousser les manches le plus rapidement possible. Dans quelques jours, à travers les sept cents kilomètres dâégouts âvisitablesâ de la ville, des centaines de milliers de rats vont entrer en période de reproduction. Une catastrophe, si rien nâest fait. Jugez-en : si lâon prend un couple de rats en bonne santé et que tout se passe bien (pas de maladies, de la nourriture et de lâeau en abondance), au bout de 174 jours, on comptera mille rats. Et avec un rat par habitant, ces parties de jambes en lâair souterraines peuvent avoir des conséquences désastreuses. âOn est assis sur une bombe, prévient Daniel Proverbio, dératiseur à Lyon. Ces rats sont un danger latent. Lyon sous terre, câest un underworld à tout flinguer !â Et ce désinfesteur croix-roussien de se rappeler les Halles de Lyon : âLa première fois que je suis rentré là -dessous, il y a de ça une douzaine dâannées, jâai eu lâimpression quâil y avait de la moquette par terre. Câétait en fait des centaines de rats, serrés les uns contre les autres, comme des sardines. Ils avaient tout bouffé sur leur passage. Vraiment impressionnant !â. Car ces petites bêtes commensales font des ravages. Témoin, un surmulot adulte est capable de sectionner un câble dâacier de dix centimètres dâépaisseur en seulement huit jours ! Gaines électriques, tuyaux dâarrosage, portes en bois des caves⦠tout y passe. Bref, les rats sont des omnivores gastronomes. Mais câest surtout le côté sanitaire qui inquiète. âLes rats peuvent transmettre des tas de maladies car ils sont des réservoirs à bactéries. Adorant fouiner dans la pourriture, ils véhiculent passivement des parasites et des champignons sur les poils, les pattes et la queueâ, explique Gilbert Gault, vétérinaire en chef de la Ville de Lyon. Une dizaine de cas de leptosériose est ainsi recensée chaque année dans le département.
15 jours pour les exterminer
Câest pourquoi, depuis quelques jours et jusquâà la fin du mois, des équipes spéciales du service des Eaux du Grand Lyon sont à pied dâÅuvre dans les égouts lyonnais. Objectif : abattre le plus grand nombre possible de rats avant quâils ne se reproduisent. Des milliers dâappâts empoisonnés à base de difémacoum (1) sont donc placés à quelques mètres sous terre. Avec une vigilance toute particulière sur les 2e, 3e et 8e arrondissements, le quai Augagneur, la place Gabriel Péri et la rue de Marseille. âLe problème, câest que le rat est plus intelligent quâon ne le croit, explique Armand Garrido, contrôleur principal de Lyon en charge de la dératisation. Ils sont capables de détecter les produits dangereux. Les rats dominants envoient les plus stupides goà»ter lâappât et attendent. Si lâon met des poisons à action rapide, câest foutu. On travaille donc dorénavant avec des produits à action retardée. Mais les rats sâadaptent de plus en plus.â à lâimage des souris, dâailleurs, qui sont en pleine phase dâexpansion à Lyon. La Presquâîle en serait même infestée. Et sans les chats sauvages, décimés par la leucose féline, les souris nâont plus dâennemis naturels. Un problème qui risque de devenir préoccupant à lâavenir.
Guillaume Lamy
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1. Substance qui, une fois ingérée par les rats, les rend hémophiles.
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Rue des Marronniers, ancien HLM à rats
Si la rue des Marronniers, à deux pas de Bellecour, vient de subir un beau lifting, ce nâest pas par souci dâesthétique. Loin de là . Cette rue, réputée pour ses bouchons lyonnais, était encore, il y a quelques mois, lâune des ruelles qui comptait le plus grand nombre de rats au mètre carré. âOn a décidé de refaire la rue pour cette raisonâ explique René Chevailler, adjoint au Cadre de vie de Lyon. En fait, la rue des Marronniers était construite en concave, avec une petite rigole au milieu pour évacuer lâeau. La plupart des quatorze restaurants, ne bénéficiant ainsi pas de surface plane pour installer leur terrasse, avaient donc installé des estrades à cette fin. Problème : des restes de nourriture, des déchets alimentaires tombaient fréquemment sous les estrades qui se transformaient du même coup en garde-manger géant, bien à lâabri des regards. Un vrai supermarché gastronomique o๠de nombreux rats avaient élu domicile pendant des années.
-- h2o
Sauvez une hague, mangez un cataphile.
Sauvez une hague, mangez un cataphile.