(Je ne sais pas ce que ça vaut,
ni discocier le vrai du faux ...)
Transmis sur le site d'un groupe d'enthomologistes ...
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Histoire de conception et de durée de vie d'un appareil photo...
Prof. Pierre Rasmont
Laboratoire de Zoologie
Université de Mons-Hainaut
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Salut,
Comment suis-je devenu nikonomane?
A l'époque (1971-1973), lycéen, j'avais pas un balle. J'avais récupéré un vieil Edixa et je faisais mes rouleaux de pélicule moi-même en achetant du Kodak Tri-X en bobines de 30m. Je développais et tirais tout moi-même, évidemment.
Mon idole c'était Donald MacCullin:
photographe de guerre
total! Il y a une photo célèbre du gars (faite par un
collègue) couvert de
boue, épuisé au fond d'une tranchée sous la pluie avec, à son cou, ses deux appareil favoris, des Nikon F. Tous les pros avaient des Nikon F. Je croyais alors que c'était une espèce de snobisme.
Puis un jour, j'ai pu glisser mon oeil dans l'oculaire du Nikon F d'un pro qui passais dans ma MJC. J'ai eu un choc: un viseur clair, transparent, la mise au point se faisait tout seul.
TOutes les commandes
tombaient spontanément sous le doigt ad hoc. Tout construit sous roulement à bille. Extraordinaire. J'en garde le souvenir émus d'un véritable choc esthétique et émotionnel!
La semaine suivante, après avoir cassé ma maigre tirelire, j'ai fais mes comptes. Je me suis engagé aux Forges de Clabecq toutes mes vacances pour me le payer. Oui, oui les gars, 6 semaines à la chaîne d'une tréfilerie, et dans les équipes d'entretien, marteau- piqueur, soudure, béton, en travail à pauses.
Six semaines plus tard, j'ai acheté mon premier boitier Nikon F.
Quel pied!
J'ai découvert par après pourquoi c'était la machine des tranchées. Il est d'une totale robustesse: j'ai tapé sur un gars avec lors d'une bagarre de rue. Je suis tombé dessus lors d'une chute costaude en montagne. J'ai été sous la pluie. Il n'est jamais tombé dans l'eau ni dans la mer mais il est de notoriété publique que c'est le seul appareil qui survive à ce traitement (il faut le rincer à l'eau distillée et l'apporter sous eau à son réparateur qui le sêchera et le regraissera, ne pas le sortir de l'eau donc).
C'est le seul appareil qu'on peut utiliser avec des mouffles (en particulier le Nikon F2, perfectionné pour l'usage avec les gands d'astronautes du projet Apollo). Je l'ai utilisé à - 20°C.
J'ai récemment reconstruit son circuit imprimé moi-même avec mes petites mains et un fer à souder.
Bref, le Nikon F et surtout son avatar le F2 sont des espèces de sommets de la technologie mécanique. TOUS les Nikons suivants ont été électroniques et on a perdu quelque chose (la faculté de le réparer soi-même).
Pour ceux que la chose tente, il y a une société américaine qui vend TOUS les manuels de réparations de TOUS les Nikons. Lorsqu'on feuillète le manuel du F et du F2, on est en extase:
il y plus de pièces
là -dedans que dans une bagnole. C'est un travail hybride entre l'horlogerie (pour la précision) et l'armurerie (pour la robustesse).
Le Nikon FE et le FE2, tout électroniques sont de bons petits héritiers du F, malgré leur électronique.
Malheureusement, ils contiennent
un petit circuit microscopique qui finit par devenir craquant avec le temps. Ils meurent par là . (alors qu'un F ou un F2 ne meurt pas: les pièces mécaniques critiques sont en titane).
Le F3 est nettement plus fragile. Performant mais fragile.
Le F301 est un bon petit boitier d'occase (environ 150 euros), héritier du FE mais avec un moteur (berk mais très bon tout de même).
C'est avec le Nikon D1 que j'ai retrouvé
(enfin) l'impression d'un
appareil "rock-solid". Malheureusement, il est lourd, TRES lourd! Et il n'a pas de viseur sportif. Le D1 est facile:
lorsqu'on a reçu celui du
labo, le livreur nous l'a apporté un jour de guindaille, alors que tout le personnel était déjà pas mal bourré. On l'a sortit de la caisse, ou lui a colé une optique de 1968 (un zoom de merde Nikkor 43- 86:3,5), et on a clashé direct, sans rien lire du mode d'emploi, tout bourré qu'on était. Il a fait tout ça sans broncher, photos réussies (et pas montrables vu l'état des protagonistes).
Il fait aussi de très belles photos
d'insectes, rassurez-vous!
Un exemple:
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Depuis, Yvan Barbier est tombé amoureux du Nikon D100. Moi, pour l'utiliser je devrais abandonner tout le matos que j'ai accumulé.
Bye, Pierre