Mer. 07 Mai 2003, 12:11
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Haussmann et Napoléon III
Haussmann présidera pendant dix-sept ans de 1853 à 1870 aux énormes changements urbains de la capitale grâce au soutien inconditionnel de Napoléon III. Ce dernier le soutiendra jusqu'à l'extrême limite de ses forces en 1870. Il faut bien admettre aussi que le bilan de l'empereur aurait été plutôt négatif sans le travail acharné de son préfet. Néanmoins, il n'obtiendra pas le portefeuille de ministre qui lui aurait permis de remodeler la France sur le même modèle que Paris.
Haussmann et les grands travaux
Avant l'arrivée du baron, Paris était une ville médiévale aux ruelles étroites, insalubres, louches et mal famés. Pour remédier à cette situation, il expropria, indemnisa, défonça, abattit et rebâtit sans compter. Parmi les monuments ou bâtiment qui ont été voués à la démolition nous citerons : La Tour des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Latran, l'église Saint-Benoît, les restes du collège de Cluny, le marché des Innocents, l'hôtel Coligny, de nombreuses églises et chapelles.
Travaux place de l'Opéra
Les communes de la Chapelle et de Montmartre, qu'il annexera à Paris, sont alors habitées principalement par une population d'ouvriers et de petits artisans. Haussmann y ouvrira de grandes avenues, au long desquelles seront édifiés des immeubles plus bourgeois.
Il veut aussi y construire des églises oà¹, pense-t-il, seront prêchées la modération et la patience, dans l'attente des progrès sociaux que suscitera le développement industriel. Car à cette époque, les liens sont étroits entre l'Eglise catholique et le pouvoir.
Quelques réalisations
Le percement des boulevards Sébastopol, Magenta, Arago, Voltaire, Diderot, Cours de Vincennes, Malesherbes, Saint-Germain. Puis celui des avenues Kléber, Foch, Victor Hugo, Carnot, Niel, Friedland, Iéna, George V. Enfin les rues de Rivoli (partiellement ouverte avant l'empire), Soufflot, Réaumur, du Quatre-Septembre, de Rennes, Turbigo, des Ecoles.
Pour la petite histoire, il faut savoir que l'on a reproché à Haussman le coà»t de ces travaux, environ deux milliards cent quinze millions. Avant les travaux en 1852 il était récolté par la ville environ cinquante deux millions d'impôts, en 1869 c'est près de deux cent trente deux millions qui entrent dans les caisses !
Des égouts à Paris
C'est vers 1200 que [Philippe Auguste260] fait paver les rues de Paris et prévoit, en leur milieu, une rigole d'évacuation. Le premier égout souterrain situé rue Montmartre, verra le jour en 1370 sous la tutelle de Jacques Aubriot prévôt de Paris. C'est seulement en 1850 avec l'arrivée du baron Haussmann et de l'ingénieur Eugène Belgrand que se développeront les égouts. En 1878 c'est près de 600 km d'égouts qui auront été construits.
La fin d'un rêve
Tout n'allait pas trop mal jusqu'en 1887 ou le peuple las des pratiques douteuses d'Haussmann pour mener à bien la tâche qu'il s'était fixée commença à demander des comptes. Bien évidemment l'opposition s'en empara. Un débat au Parlement conduira à l'instauration d'un contrôle de son travail, chose qu'il avait toujours soigneusement évité. Juste avant la chute de l'Empire ministre Emile Ollivier obtiendra son renvoi.
Député de la Corse de 1877 à 1881, Haussmann demeurera bonapartiste sous la troisième République. Il décède à Paris en 1891.