Dim. 24 Nov. 2002, 13:17
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Globe a écrit :Voici l'article du parisien daté d'aujourd'hui :
<!-- m --><a class="postlink" href="http://www.leparisien.com/home/info/permanent/article.htm?source=Le%20Parisi">http://www.leparisien.com/home/info/per ... e%20Parisi</a><!-- m -->
en&articleid=185875336&themeid=500
INSOLITE. Les drôles de soirées underground de la capitale
Chaque week-end, le sous-sol parisien devient le repaire des
cataphiles. Dans les 300 kilomètres de galeries des anciennes carrières, ils
se donnent rendez-vous pour passer quelques heures à refaire le monde.
Des informaticiens, banquiers, étudiants ou artistes descendent dans
les anciennes carrières parisiennes pour y passer un moment agréable,
refaire le monde, parler de leurs projets ou même participer à un festnoz,
comme ici avec les « ktabreizh », un gro (LP/EMELINE CAZI ET PHILIPPE DE
POULPIQUET.)
Des informaticiens, banquiers, étudiants ou artistes descendent dans
les anciennes carrières parisiennes pour y passer un moment agréable,
refaire le monde, parler de leurs projets ou même participer à un festnoz,
comme ici avec les « ktabreizh », un gro (LP/EMELINE CAZI ET PHILIPPE DE
POULPIQUET.)
IL ARRIVE de faire de curieuses rencontres sur les trottoirs des XIV e et XV
e arrondissements le samedi soir. Ils ont des allures de spéléologues, se
saluent par des pseudos - Céleste, Lafouine ou encore Ciguà« - à la nuit
tombée s'enfoncent sous une plaque d'égout pour n'y réapparaître que
quelques heures plus tard. Parfois seulement au petit matin. Les rumeurs
autour des messes noires, des sectes ou encore de trafics de drogue sont
tenaces. Rien de tout cela pourtant ne se déroule dans les carrières
parisiennes. Les cataphiles - ou ktaphiles selon leur expression -, c'est
ainsi qu'on nomme ces passionnés des sous-sols, informaticiens, banquiers,
étudiants ou artistes la journée, y descendent pour y passer un moment
agréable. Pour le plaisir de s'asseoir sur des bancs taillés dans la pierre,
dans une salle avec d'autres que l'on ne connaît souvent que par le pseudo,
en buvant un verre de vin accompagné d'une tartine de tapenade. Un lieu
idéal pour refaire le monde, parler de ses projets, mais aussi expliquer le
chemin le plus direct pour accéder aux nouvelles salles découvertes. Le
temps est suspendu, les montres sont taboues dans ces retraites souterraines
plongées dans le noir, dont l'entrée est strictement interdite et peut se
révéler dangereuse pour les néophytes. Les cataphiles servent de guide. Il
faut alors s'armer de bottes en caoutchouc, d'une lampe et ne pas craindre
de marcher plusieurs centaines de mètres le dos courbé, ramper, se faufiler
dans une chatière à peine plus large que les épaules, et traverser des
galeries inondées.
Danser la gavotte à 20 mètres sous terre Depuis dix ans, Lotus ne se lasse
pas de passer quelques soirées par semaine sous terre. Il est descendu la
première fois avec un ami par curiosité. Puis au gré des rencontres, il a
appris à reconnaître les différents bancs de calcaire, à déchiffrer les
inscriptions laissées par les ingénieurs de l'inspection des carrières
lorsqu'ils ont consolidé et répertorié les galeries. Il a écouté les
différentes versions de l'histoire de Philibert Aspairt, le portier du Val
de Grâce, qui s'est perdu en 1793 et dont on a retrouvé le squelette et le
trousseau de clés onze ans plus tard. Il s'est plongé dans les livres
d'histoire pour comprendre. Et se délecte maintenant de faire découvrir aux
« touristes » le château qu'un ébéniste a sculpté dans la pierre, les
bas-reliefs, les reproductions du Guernica de Picasso, ou encore les
fresques de la galerie des Promos de l'Ecole des Mines. La semaine dernière,
avec les « ktabreizh », un groupe de cataphiles bretons, il a participé à
l'organisation d'un festnoz sous terre pour plus de 300 personnes. Une
demi-heure de marche pour accéder à une grande salle et danser la gavotte à
20 mètres sous terre, en buvant la bière de Morlaix, une galette au sarrasin
à la main, à la lueur de centaines de bougies. Ces soirées, comme le «
ktacooking », un concours de cuisine sous terre ou le «ktasprint», une
course dans les dédales des galeries, restent exceptionnelles. Les
cataphiles aiment partager leur passion mais apprécient avant tout la
tranquillité des sous-sols. Pour éviter toute intrusion et tout débordement,
ils n'hésitent pas à marquer leur territoire en lançant quelques fumigènes
pour répandre une épaisse fumée et décourager les touristes ou les éléments
perturbateurs.
Emeline Cazi
Le Parisien , samedi 26 octobre 2002Citation :