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Une spéléologue lyonnaise perdue à  200 m sous terre

Le passage dans le « gouffre du souffleur » dans le Vaucluse d'Estelle Forbach, jeune femme de 27 ans, aura duré 24 heures. Elle a été retrouvée en bonne santé mais épuisée

Ce n'était certainement pas ce genre de souvenirs qu'Estelle Forbach comptait garder de sa sortie de spéléologie à  Saint-Christol-d'Albion en Vaucluse. Plutôt que de rester une quinzaine d'heures sous terre, comme il était prévu, elle en aura passé 24.

à€ 27 ans, cette jeune Lyonnaise est une spéléologue confirmée. Pour ce week-end de Pâques, elle avait choisi de partir, avec les membres de « Vulcain », son groupe spéléologique, à  la découverte du « gouffre du souffleur » à  Saint-Christol-d'Albion. Un site connu et exploré depuis plus de 25 ans par les amateurs de ce sport, mais qualifié de « sportif ».

Samedi, aux environs de 14 heures, le petit groupe enjambe, comme d'autres l'ont fait juste avant, et encore après, le puits qui borde la route de Lagarde-d'Apt.

Un impressionnant trou de 22 mètres. Les spéléologues descendent ainsi jusqu'à  moins 380 mètres ans ce labyrinthe de boyaux étroits et sinueux qui se ressemblent tous. Au milieu de la nuit, alors que tous pensent remonter à  la surface, le groupe s'aperçoit qu'Estelle Forbach n'est plus avec eux. Les spéléologues décident de remonter sans elle. C'est à  cinq heures du matin, lorsque les premiers sortent, que l'alerte est donnée. Et c'est à  9 heures hier, que les recherches ont débuté.

Avec l'accord des pompiers, trois membres du groupe de la jeune Lyonnaise redescendent dans le gouffre. « Ils ont dit qu'ils pensaient savoir o๠elle était. Ils devraient être remontés pour 15 heures », expliquait le capitaine Frédéric Massip, qui dirigeait les opérations.

à€ midi, les secouristes du groupe de secours de spéléologie renforcent les équipes de recherche. Deux sauveteurs descendent à  leur tour dans le puits effectuer une reconnaissance. Pendant ce temps-là , à  la surface, on se veut rassurant. « Ce qu'on peut dire, c'est qu'elle a dà» se perdre. Il n'y a aucun risque de remontée des eaux ou de rochers éboulés. Si elle n'est pas blessée, elle doit normalement attendre calmement que les secours parviennent jusqu'à  elle, comme le veut la procédure », explique Michel Labat, du groupe de secours de spéléologie.

Soudain, peu avant 13 heures, alors que personne ne l'attendait, un des spéléologues du groupe du matin refait surface, avec de bonnes nouvelles. Estelle Forbach a été retrouvée, en bonne santé. « Il lui faudra deux petites heures pour ressortir », explique le spéléologue, en se déséquipant.

C'est le soulagement. Finalement, l'état de santé de la jeune femme le permettant, la progression vers la sortie ne se fera qu'en une heure. Peu avant 14 heures, celle-ci sort par ses propres moyens du gouffre, suivie par ses sauveteurs. Souriante, mais les traits tirés, elle explique tout simplement s'être perdue. « J'ai été distancée par un premier groupe, je pensais que celui juste derrière me rattraperait. Sauf que j'ai emprunté le mauvais boyau. Dès que j'ai réalisé être perdue, j'ai cherché un endroit confortable pour me reposer. à€ aucun moment je n'ai paniqué, car je savais qu'on allait attendre le jour pour venir me chercher. » Hier, après quelques heures de sommeil bien méritées, c'est au grand complet que le groupe de spéléologie du « Vulcain », a pu fêter Pâques, dans le gîte de Saint-Christol-d'Albion.

Marion Ballet