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Château de Bagnac

Le château actuel a été bâti par le Marquis (Antony 1826-1892) et la Marquise de Saint-Martin de Bagnac(qui étaient de fervent royalistes légitimistes) sur l'emplacement de l'ancien château du XVème siècle détruit pendant les guerres de religion (dans ce château naquit Pierre de Bagnac en 1330, grand cardinal qui fut célébré à  Rome).La seul partie du château qui date du XIVème siècle est la grosse tour d'angle du château, coiffée d'une toiture à  pente très forte lors de la reconstruction du château.Notons que ce château fut reconstruit entièrement car au départ, le marquis et la marquise de Bagnac n'avaient pas l'intention de le reconstruire mais de le restaurer.Cependant ce qui semblait être une restauration passa à  une reconstruction après 1875.Le chantier dura plus de 25 ans et les Bagnac engloutirent des sommes folles dans leur projet.

Les travaux du château ont débuté en 1858; interrompus pendant la guerre de 1870, ils ont repris en 1875. Tous les plans, dessins de boiseries, ferroneries, sculptures sur pierre ont été réalisés par le Marquis et la Marquise en personne sur des plans inspirés de Viollet-le-duc.Les plans sont donc inspirés par Viollet-le-Duc et non dessinés personnellement par l'architecte Le château est de style néo-gothique.Cet édifice fut construit pour réaffirmer une identité, la précense d'un passé glorieux mis à  mal par le passage de la révolution.Le Marquis et la Marquise sachant qu'ils n'auraient pas d'enfants avaient décidé de léguer le château de Bagnac au comte de Chambord prétendant au trône de France. Celui-ci étant mort trop tôt, le château échut au baron de Boissieu.En 1911 un commandant laugaudin le mentionne comme résidence dans un almanach de l'époque. Il est en fait le locataire du baron de boissieu, héritier du château après la mort de la Marquise Elise de Préaulx de Bagnac en 1902.

A l'interieur, on peut remarquer deux très belles cheminées édifiées à  partir de miniatures en terre cuite réalisées par la Marquise vers 1880 :

* l'une dans le "grand salon", sculptée en pierre blanche représente saint Martin offrant la moitié de son manteau à  un malheureux.

Au dessus de ce salon, le marquis et la marquise de Bagnac avaient prévu une chambre destinée au comte de Chambord. Un balcon donnait depuis sa chambre dans la chapelle afin qu'il puisse assister à  la messe. Mais le comte de Chambord ne vint jamais à  Bagnac.

* la deuxième, située dans la salle dite de billard représente le combat de Lussac-les-châteaux, 1369, o๠le chevalier de Saint-Martin, ancêtre des Bagnac tua de sa main le célèbre général anglais Jean Chandos. Ce sujet en pierre blanche, relevé par des colonnes, traverses, encadrement de granit admirablement sculpté donnent à  cette cheminée un aspect grandiose et monumental.

Dans le château on peut aussi voir la chapelle (construite sur le modèle de la Sainte-Chapelle) qui était surmontée d'une flèche. Cette chapelle est dédiée au Sacré-Coeur, à  Notre-Dame des sept Douleurs et bien sà»r à  saint Martin de Tours dont on peut par chance encore observer le patronage sur un vitrail resté par miracle intact.Au dessus de cette chapelle se trouvait une salle des archives voutée comme la chapelle. En plus de la chapelle on peut observer la plus haute tour du château dite "tour du guet". On raconte que depuis son sommet, on peut voir Bellac (Hypothèse non vérifiée à  ce jour, les escaliers permettant de la gravir ayant été détruits par souci de prudence).Cette tour dit-on fut construite si haute pour que le jour de la restauration d'un roi sur le trône de France, le drapeau blanc puisse être hissé le plus haut possible dans le ciel. Enfin, on peut observer un magnifique escalier (situé derrière la plus grosse tour qui est aussi le donjon primitif de l'ancien château) dont la voà»te s'effrite peu à  peu sous l'effet du temps. Enfin, nous noterons que le paysagiste du jardin du château de Bagnac était le célèbre comte de Choulot qui réalisa aussi dans la région les jardins de Mr Leplay au château du Vigen. Le jardin de Bagnac a disparu lui aussi. Portant inscrit à  l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le 16 mai 1975, ce château abandonné depuis 1949 après avoir été totalement dépouillé de son mobilier, continue peu à  peu de se dégrader. Ce château unique en son genre en Limousin est un authentique chef d'oeuvre en péril dont la lente destruction doit être arrêtée dès maintenant sinon les dégats déjà  épouvantables deviendront à  jamais irréversibles.