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Projet de mine dans la Nièvre
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De : <!-- e --><a href="mailto:panorama-presse-coherence@yahoogroupes.fr">panorama-presse-coherence@yahoogroupes.fr</a><!-- e -->

Date : Mon, 11 Sep 2006 08:21:12 +0200
De : laurence Mermet Cohérence <laurence.mermet@reseau-coherence.org>
Objet : La Croix : Le retour du charbon perturbe la Nièvre

Le retour du charbon perturbe la Nièvre

Le projet d'une mine de charbon et d'une centrale thermique pourrait créer des emplois mais des habitants s'inquiètent de l'impact sur l'environnement

Plus de 250 millions de tonnes de charbon dorment dans le sous-sol des communes de Lucenau-les-Aix et Cossaye, dans le sud de la Nièvre. Un gisement connu depuis une vingtaine d'années et qui n'avait guère fait parler de lui jusqu'à  présent. Mais les hausses conjuguées de la demande d'énergie et des prix du pétrole expliquent qu'il suscite aujourd'hui l'intérêt d'investisseurs financiers reconnus, comme Jean-François Hénin, ancien patron d'Altus Finance, une filiale du Crédit Lyonnais, qui dirige actuellement la compagnie parapétrolière Maurel & Prom.

Pour la Nièvre, o๠il possède une exploitation agricole, Jean-François Hénin voit grand : une mine à  ciel ouvert, assortie d'une centrale thermique. Les 60 millions de tonnes exploitables dans un premier temps sont « de bonne qualité, comparables au charbon sud-africain importé sur le territoire français et qui convient parfaitement pour produire de l'électricité », explique François Jaclot, ancien directeur général de Suez, aujourd'hui président de la Société d'exploitation des ressources énergétiques du Nivernais (Seren), holding créé pour l'occasion (1).

L'investissement prévu s'élève à  près d'un milliard et demi d'euros. La Seren annonce la création d'un millier d'emplois pendant les cinq années de travaux, puis de 400 emplois directs pour le fonctionnement des installations « pendant au moins 35 à  40 ans ». Séduits, les élus locaux défendent le projet. Le député socialiste Christian Paul rappelle le contexte « de choc économique grave vécu par la Nièvre depuis le printemps 2006 », avec les centaines de licenciements annoncés par Faurecia, Facom ou encore Dim.
L'argument de l'emploi

Cet argument de l'emploi est pourtant rejeté par les opposants au projet, rassemblés dans une Association de défense du sud nivernais (ADSN). « Si on prend en compte les expropriations et les départs à  cause des nuisances, le solde sera négatif », martèle Christophe Pelletier, exploitant agricole à  Lucenay. De sa fenêtre, il peut surveiller son troupeau de vaches charolaises, mais aussi imaginer l'installation industrielle qui viendrait s'installer au bord de ses champs. Un terril de 100 mètres de haut, des tirs d'explosifs et sans doute des lignes à  haute tension pour transporter l'électricité produite à  partir du charbon...

Gilbert Champagne, propriétaire d'un gîte de France à  une dizaine de kilomètres de là , s'inquiète de la mauvaise publicité pour le tourisme « vert » de la région. Selon les opposants, les postes proposés ne profiteront pas aux populations locales, mais à  des ingénieurs, « qui n'habiteront sà»rement pas au pied de la mine », ou à  des ouvriers immigrés, « qui repartiront dans leur pays une fois que tout sera fini ».

« Toute une panoplie de qualifications sera nécessaire », répond Jean-Charles Besson, directeur général de la Seren. Conducteurs d'engins, mécaniciens ou soudeurs, autant d'emplois « qui pourront être assurés par des habitants de la région, et qui seront durables », insiste-t-il. Aux fenêtres des maisons et sur le goudron des routes départementales, de grandes inscriptions ont fleuri : « Non au charbon », « Maison à  vendre ».
La colère d'être pris pour des "péquenots"

Dans la petite mairie de Lucenay, les habitants viennent consulter les documents déposés par la Seren. On partage ses incertitudes, mais aussi la colère « d'être pris pour des péquenots ». Ceux qui risquent d'être expropriés évoquent l'abandon des propriétés souvent transmises depuis plusieurs générations. « Notre santé et nos sentiments ne sont pas à  vendre », s'indigne Christophe Pelletier. Ces réactions, le vice-président du conseil général, Jean-Louis Rollot, assure « les comprendre ». Mais pour cet élu, « il revient aux structures publiques de rappeler l'intérêt général ». En l'occurrence, les potentialités de développement que cette industrie représenterait pour le département.

Laissés seuls avec leurs questions depuis l'annonce du projet, à  la mi-aoà»t, les habitants s'inquiètent de l'impact sur l'environnement. Michel Escaravage, médecin retraité, s'attriste de cette « destruction annoncée ». De son jardin aménagé avec soin, il passe en revue les sujets d'inquiétude, des rejets de poussières au « tarissement des puits et des sources », ce dernier point étant cité comme possible par l'étude d'impact de la Seren. Jean-Charles Besson assure que la centrale, « une des plus avancées technologiquement », rejettera 15 à  20 % de CO2 en moins par rapport aux centrales à  charbon actuelles. En ce qui concerne les poussières, des filtres pourraient en retenir « plus de 90 % ».
Réunions d'information publiques

Le directeur promet des réunions d'information publiques, prévues pour les semaines à  venir. La préfecture rappelle, de son côté, que les autorisations nécessaires au projet ne seront délivrées qu'au terme d'une procédure longue et très réglementée. Plus généralement, les opposants jugent ce projet contradictoire avec les engagements pris par la France, signataire du protocole de Kyoto qui vise à  réduire l'émission des gaz à  effet de serre. L'argument de l'éventuel « stockage » du CO2 (qui serait injecté dans le sous-sol) les laisse plus que sceptiques.

Antoine-Tristan Mocilnikar, conseiller du délégué interministériel au développement durable, se veut rassurant : « Les normes actuelles sont très sévères, la pollution locale sera vraiment réduite. » De plus, selon lui, « le respect de Kyoto prend en compte la nécessaire réponse à  la demande d'énergie ». Le plan-cadre de l'à‰tat prévoit ainsi l'ouverture, pour 2010-2015, « de centrales thermiques délivrant 2 600 mégawatts annuels ». Avec ses 1 000 mégawatts prévus pour 2012, la centrale de la Seren pourrait donc fort bien s'inscrire dans ce programme.

Cécilia PANDOLFI , Lucenau-les-Aix, Cossaye (Nièvre)

(1) La participation principale (à  40,9 %) est celle de Pacifico, la société familiale de Jean-François Hénin.

***

Les étapes du projet

De 1981 à  1986 : découverte du gisement par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM ), dans le cadre d'un inventaire national des ressources en charbon.

27 juillet 2006 : une demande de concession « pour une durée de 50 ans » est déposée par la Société d'exploitation des ressources énergétiques du Nivernais (Seren) au ministère de l'industrie. Le dossier a été jugé recevable le 1er septembre. Après une enquête publique, la concession peut être accordée par un décret en Conseil d'à‰tat. La décision est attendue « début 2007 », afin de procéder ensuite à  des sondages.

« à€ la fin de 2007 », la Seren espère obtenir les autorisations préfectorales nécessaires aux mises en exploitation de la mine et de la centrale. L'extraction démarrerait en 2010.
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Date : Wed, 13 Sep 2006 17:43:51 +0200
De : laurence Mermet Cohérence <laurence.mermet@reseau-coherence.org>
Nièvre : le retour du charbon divise les habitants et la gauche locale
COSSAYE (Nièvre) ENVOYà‰ SPà‰CIAL


Annoncé le 12 aoà»t, le projet de mine de charbon à  ciel ouvert et de centrale thermique de 1 000 mégawatts dans le sud de la Nièvre agite les forces politiques du département. En ordre de bataille contre, les Verts ont tenu une conférence de presse, lundi 11 septembre, à  Dornes, chef-lieu du canton concerné, pour dire le mal qu'ils pensent des plans de l'initiateur, Jean-François Hénin, ancien patron d'Altus et... éleveur de 200 vaches à  5 kilomètres du site retenu sur les communes de Cossaye et de Lucenay-lès-Aix !

" Lorsqu'on veut ouvrir une porcherie, il faut dire o๠on va mettre son lisier, attaque Wilfrid Sejeau, porte-parole et conseiller Vert de la région Bourgogne. Une centrale au charbon doit dire o๠elle stockera le carbone qu'elle émettra deux fois plus qu'une centrale à  gaz. Tant que les expérimentations en cours au Danemark ou aux Etats-Unis ne seront pas concluantes, il ne faut pas recourir à  l'énergie la plus "sale" et contribuer au réchauffement du climat." Les Verts proposent de ranimer la Nièvre en développant la filière bois, o๠elle est reine.

En ordre de bataille pour, les communistes qui se battaient depuis vingt-cinq ans afin de réhabiliter le charbon et ressusciter une industrie locale en déshérence. Ils défendront le projet au cours d'une réunion publique, jeudi 14 septembre, à  La Machine : 1,4 milliard d'euros d'investissements et 400 emplois à  la clé projetés par la Société d'exploitation des ressources énergétiques du Nivernais (Seren) sont une promesse de renaissance pour des cantons d'élevage, o๠la dernière mine a fermé en 1974.

"Non, le charbon n'est pas ringard, se félicitent Daniel Surieu, secrétaire de la fédération départementale, et Jean-Claude Lebrun, vice-président (PCF) du conseil régional. Il ne faut diaboliser aucune forme d'énergie, d'autant que celles qui sont renouvelables ne sont pas prêtes à  prendre le relais. On sait réduire les cendres ou le soufre ; on va savoir réduire le CO2. Il faut exploiter dans les conditions du XXIe siècle ce charbon qui nous permettra de donner du travail qualifié à  nos jeunes." Le PC local se dit prêt à  défendre une installation pilote de capture de CO2 et même à  étudier l'abandon d'une exploitation à  ciel ouvert.

A Cossaye, à  ce "point zéro" oà¹, 200 mètres sous les prés, le charbon s'annonce le plus pur et le plus accessible, c'est la révolte. A La Métairie, Philippe Voisin, éleveur de charolais depuis quatre générations, serait exproprié en totalité. " On est allé voir sur Internet à  quoi ressemblaient les mines à  ciel ouvert, c'est du massacre, dit-il. Tout ce foutraque pour quelques centaines d'emplois..."

Le moulin de la Varenne, o๠est né et vit André Colin, maire de Cossaye, serait dévoré, et la jolie rivière l'Acolin, détournée. "Monstrueux !, s'écrie celui-ci. Sur ma commune, six fermes, trois hameaux, deux châteaux et 600 hectares de terrains sont touchés. Quand ils arrêteront dans quarante ans, ils vont laisser derrière eux un monde épouvantable." Son conseil municipal a dit non, le 17 aoà»t, par dix voix contre une et deux abstentions.

Entre les communistes, défenseurs du charbon, et les habitants qui plaident pour la préservation de leur environnement, la toute-puissante gauche nivernaise est écartelée. L'emploi ou le cadre de vie ? Le rêve ou le cauchemar ?

Les socialistes, eux, sont bien embarrassés. Quasiment tous sont favorables à  la mine et à  la centrale mais peu nombreux à  le clamer haut et fort. Il y a ceux qui parlent clair comme Guy Hourcabie, vice-président du conseil général, qui "voit cette entreprise d'un bon oeil à  condition qu'on minimise ses impacts négatifs".

Les autres tiennent un discours plus complexe. Daniel Barbier, maire et conseiller général de La Machine, dit que sa ville ne peut que se féliciter d'avoir été une cité minière depuis Colbert. "On a vécu avec une centrale électrique, et nos forêts ne sont pas noires, ironise-t-il. L'étang Grénetier, o๠on lavait le charbon, est devenu un agréable plan d'eau avec sa guinguette." Le Musée de la mine de La Machine, o๠Camille Bonnot, mineur pendant vingt-neuf ans, fait descendre le visiteur en front de taille et lampe à  la main dans l'univers de Zola, plaide lui aussi pour le charbon.

Le député (PS) Christian Paul, qui a hérité de la circonscription de François Mitterrand, ne supporte plus "l'économie de type colonial, qui prend notre bois et nos bovins pour les valoriser ailleurs". Grâce aux implantations d'entreprise attendues de la mine et de la centrale, il veut compenser les sempiternelles suppressions d'emplois telles qu'annoncées chez Dim et Faurecia. "Nous n'avons pas vocation à  devenir une réserve d'Indiens", assène-t-il. Mais il dit ne pas vouloir " sacrifier l'environnement à  l'économie"...

Comment aimer la commune o๠l'on élève ses bêtes et inventer un projet qui la défigure ? "J'ai réussi à  l'étranger et n'en ai jamais fait profiter mes concitoyens, répond Jean-François Hénin. Avec de nombreux responsables qui entendent lutter contre la désindustrialisation de la Nièvre, j'ai conçu cette opération, non comme un projet financier, mais comme une création structurante pour l'économie locale. Je ne veux pas être un ferment de division. Si une opposition fondamentale s'exprimait, je n'ai pas l'intention de passer en force."

Une façon de mettre tout le monde en face de ses responsabilités au moment o๠la France se penche à  nouveau sur son charbon.



Alain Faujas
Article paru dans l'édition du 13.09.06
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