2 Bissa plysdn |
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(Ven. 01 Dec. 2017, 13:00)Rézal a écrit : D'accord. Donc les détecteurs de fumée ne se décteraient peut-être pas, c'est à tester. Cependant, vous dites globalement qu'allumer une acète sur scène implique des risques bien moins bénins que ce qu'il pourrait y paraître au premier abord, et qu'il y a un danger réel d'incendie.
Bon, je vais méditer cela, et effectuer quelques tests pour voir ce que ça donne. Merci de votre aide.
Rézal
Je sais que ça peut sembler coinçé du sphincter, parce qu'on parle juste d'une petite flamme. Qui en soi, est effectivement innofensive.
Le souci, c'est la vitesse de propagation et les moyens exponentiels qu'il faut pour venir à bout d'un feu puis d'un incendie. Dans le feu de l'action, tu shootes dans l'acet, ou celle-ci tombe, à l'écart, tu es pris par ta pièce, tu priorises pas forcément bien, parce que le stress de la performance réduit tes capacités intellectuelles (voir plus bas). Si ta flamme léchouille un truc inflammable, ne serait-ce que trente secondes, soit le temps que la luminosité des flammes dégage assez de lumière pour attirer ton regard, tu pourras y aller avec trois extincteurs que ça n'y changera déjà plus rien.
https://www.youtube.com/watch?v=ezJ6SorlpJo
A ce compte, tu pourras jeter un cierge dans le feu et prier pour que l'évacuation se passe comme en théorie : bien, sans personnes paniquées qui se prennent les pieds dans des trucs entreposés dans les cheminements qui doivent être maintenus dégagés, que les portes n'aient pas été soudées par un radin d'administrateur, et que personne ne meure écrasé... ou ne reste assis.
Car, autre fait surprenant, en situation de danger, tu as plein de gens qui ne réagissent tout simplement pas, sont tétanisés et meurent connement. Saturation cognitive. C'est un domaine d'étude fascinant, tant il y a un gouffre énorme entre comment on imagine les gens gérer des trucs simples (se lever, sortir) et ce qui se passe en réalité. Et avoir été formé, sensibilisé, drillé, n'apporte qu'une amélioration minime, tant le reptilien défaillant reprend le dessus. Pour la même raison, si ça commence cramer, il y a 30% de chances que tu n'aies pas la présence d'esprit de dégoupiller l'extincteur.
John Leach :
Citation :Background: Many witnesses attest that victims of a disaster often perish despite reasonable possibilities for escaping because their behavior during the initial moments of the accident was inappropriate to the situation. Frequently witnesses report victims ‘freezing’ in the face of danger.
http://www.cti-home.com/wp-content/uploa...Freeze.pdf
Ce à quoi s'ajoutent des inhibitions sociales quand tu as des groupes. Dans plusieurs expériences en psycho sociale, on a démontré que les gens ne prenaient pas l'initiative quand ils étaient nombreux. Cas d'école, on met un sujet avec 10 complices dans une salle d'attente et on feint demander à tout le monde de remplir un questionnaire. De la fumée grise est injectée par le système de clim. Les complices ne paniquent pas et font comme si de rien n'était. Le sujet ne réagit pas non plus. Même salle, même questionnaire, même fumée, mais le sujet est seul cette fois : il prend immédiatement les jambes à son cou.
A l'entretien bilan, les sujets placés avec les complices essayent de trouver des explications rationnelles à leur absence de réaction, mais grosso merdo, la conclusion est que la conformité sociale et le mime mènent à une inertie, même quand celle-ci peut résulter en la mort de l'individu qui se refuse de sortir du rang. Le calque est aussi observable dans les réactions de panique très connes et tout aussi peu rationnelles. L'un dans l'autre, on est plus ou moins prédestiné à mourir bêtement, tant on gère mal le stress, dans un environnement moderne auquel notre petit cerveau reptilien ne s'est pas encore fait.
Je bosse dans un environnement très stressant où une grande partie de la formation consiste à mettre en place des automatismes et une habituation à des situations qu'on ne serait sinon pas en mesure de gérer, faute de capacité cérébrale disponible quand cette petite pute d'Adrénaline s'est invitée dans notre sang et qu'on est assourdi par les battements de notre coeur. Absolument tous les aspirants collègues que j'ai le plaisir de former me disent tomber des nues quand ils se rendent compte à quel point ils sont désarmés et irrationnels une fois mis en situation. Ils connaissent la théorie du bout des doigts, et pourtant, sont incapables de mettre en pratique, une fois que leur cerveau est aux abonnés absents. C'est absolument fascinant, et on se surestime toujours (tout comme on sous-estime la probabilité qu'un truc merde) jusqu'à ce que ça nous arrive.
Des leçons d'humilité et de vie hebdomadaires on fait de moi quelqu'un de trèèèèèèèèès prudent. Murphy et Darwin n'attendent que le bon moment pour se manifester.